2.15.2008

227. Alphonse Guillot : "Evian". 2/2.

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Evian peut ne pas avoir à s'enorgueillir d'un long passé historique ou glorieux lié à la vie nationale, mais cette cité peut à juste titre s'honorer de son histoire locale et régionale, de ses traditions d'hospitalité et de bon accueil, qui font partie de ses quartiers de noblesse ; elle peut être fière de sa situation privilégiée sur le lac où la nature a prodigué toutes ses splendeurs, de son développement dû à des richesses naturelles mises à la portée de tous, d'un ensemble d'avantages et de beautés qui dominent et voilent ce que peut avoir de matériel l'expédition de ses eaux salutaires. Cette cité avait longtemps vécu languissamment étalée sous les rayons de soleil, à l'ombre de ses clochers aux nombreux carillons, fréquentée par les princes de la maison de Savoie, quelques privilégiés parmi lesquels on cite Mme de Warens, Mme de Staël, le Duc de Bedford, longtemps ignorée du grand public, comme certaines fleurs qui, solitaires, croissent, s'épanouissent, sans connaître la douceur d'une main de femme, la caresse de deux yeux, sans avoir donné leur parfum, semblables à certains hommes et à certaines femmes qui peuvent vivre longtemps, et disparaître sans avoir révélé le secret et la sensibilité de leur coeur, sans que la beauté et la grandeur de leur âme aient été connues de leurs semblables et même de leurs proches. (Alphonse Guillot, opus cité, page 38)