11.22.2007

168. Rémi Mogenet : "Le chant des auteurs vivants de Genève".

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Le chant des auteurs vivants de Genève

En vérité, Haldas a saisi de la ville
L’âme extraite des monts du Jura ou des Alpes ;
L’éclat doré qu’à l’ouest du ciel ses pigeons palpent
Fut fixé dans ses vers par l’art d’un elfe habile.

Mayor, qui récemment encor foulait ses rues,
Restitua l’humour que créa son esprit ;
Et dans sa bouche d’or digne et noble on surprit
Des joyaux descendus de hauteurs disparues.

Le sommeil, ô Genève, a semblé t’alourdir,
Et tes vieilles maisons dans des cieux de saphir
Voient leurs tuiles se perdre et fondre et disparaître.

Mais parfois, de ces toits de cristal éthéré,
Choient de fines lueurs, dont bientôt on voit naître,
Un trait sublime et pur et partout admiré.

167. Rémi Mogenet : "Le chant des auteurs morts de Genève".

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Genève, la plaine de Plainpalais (gravure ancienne)
Source : http://www.geneve.ch/

Le chant des auteurs morts de Genève
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Mais où sont tes auteurs, noble et digne Genève ?
Par Staël la Germanie fut connue à la Gaule ;
De tous les écrivains Töpffer fut le plus drôle ;
Rousseau de ta Cité fit un doux et beau rêve.

Je n’oublie pas Amiel, le plus grand philosophe
Que la France ait connu depuis Descartes même ;
Cingria, lui aussi, porte le diadème
Qui couronne les preux dont l’argent est l’étoffe.

Pourtalès de la ville écrivit les chroniques ;
Potocki et Beckford, artistes fantastiques,
Ont appris le français sur les bords du Léman.

Où sont tous ces Génies, qui prirent forme humaine
Pour éclairer le fil serti de diamant
Qui commence à Saint-Pierre et qui jusqu’aux dieux mène ?