Viennent ensuite Villeneuve, l'estuaire du Rhône, le Bouveret, terminus de la ligne de Bellegarde Saint-Gingolph, à l'embouchure de la Morge, torrent frontière de la Savoie et du Valais Suisse, Bret, Le Locuum, Meillerie, illustré par le séjour de Rousseau, de lord Byron, Lugrin, Maraîche, Saint-Paul, sur la hauteur et dont les clochers situent la portion principale des villages, et le château de Tourronde, ancien château de Blonay, reconstruit luxueusement et propriété de S. A. R. la duchesse de Vendôme.
3.16.2007
76. Le tour du lac avec Alphonse Guillot. 7/7.
Viennent ensuite Villeneuve, l'estuaire du Rhône, le Bouveret, terminus de la ligne de Bellegarde Saint-Gingolph, à l'embouchure de la Morge, torrent frontière de la Savoie et du Valais Suisse, Bret, Le Locuum, Meillerie, illustré par le séjour de Rousseau, de lord Byron, Lugrin, Maraîche, Saint-Paul, sur la hauteur et dont les clochers situent la portion principale des villages, et le château de Tourronde, ancien château de Blonay, reconstruit luxueusement et propriété de S. A. R. la duchesse de Vendôme.
75. Le tour du lac avec Alphonse Guillot. 6/7.
Clarens qui évoque les noms de Jean Jacques Rousseau, de Lord Byron, les 22 luxueuses villas Dubochet, le château des Crêtes de teinte rouge brique, où le grand tribun Gambetta fit plusieurs séjours hôte de la famille Arnaud, de l'Ariège, et où il se rencontrait avec Alphonse Daudet plus loin, sur une colline isolée, couverte de vignes, le massif château du Châtelard. Puis c'est Montreux, dont l'origine étymologique viendrait du mot latin Monastérium, ce qui porte à supposer qu'au début de l'ère chrétienne, ce n'était qu'un monastère où des moines cultivaient la vigne au sein de cette merveilleuse nature. Maintenant, Montreux est une ville luxueuse qui s'étend jusqu'à Territet.
74. Le tour du lac avec Alphonse Guillot. 5/7.
Continuant le voyage de circumnavigation, la promenade sur le Haut-Lac fait passer devant les vignobles vaudois de Pully. Lutry sur la hauteur avec, à l'orient, la tour de Bertolo, construite par la reine Berthe qui filait pour les pauvres, le hameau de Villette au clocher envahi par le lierre, Cully aux vins renommés, près de l'embarcadère, statue à la mémoire du Major Davel, Rivaz et le château de Clérolles sur un rocher au bord de l'eau, ancienne résidence des évêques de Lausanne, Saint-Saphorin, localité adossée à des rochers abrupts.
73. Le tour du lac avec Alphonse Guillot. 4/7.
Saint-Preix qui fut cité romaine s'avance dans le lac, sur une pointe de terre ; Morges dans une nature riante, et dont le château flanqué de tours sert d'arsenal au canton de Vaud ; au nord, le château de Vuflans domine toute la contrée. Saint-Sulpice avec son vieux castel sur une pointe de terre et une très ancienne église datant de l'époque romaine ; la flotte du Léman, amarrée dans son port, et les ateliers de construction et réparations.
72. Le tour du lac avec Alphonse Guillot. 3/7.
Coppet dont le château acquis en 1784 par Jacques Necker, ministre des Finances du roi de France, fut habité par Mme de Staël, qui se plaisait à réunir une brillante société. Céligny aux délicieux ombrages, Nyon établie sur une colline, dominée par un beau château du XVIIème siècle, actuellement musée d'antiquités provenant de la vieille cité où Rome avait établi une caserne de cavalerie ; Nyon fut également le séjour de Niedermayer, Edouard Rod, Juste Olivier, Alexandre Vinet, Carnot.
Sur un petit cap, la pointe de Promonthoux, prairie et bois, on aperçoit le château et la bergerie de Prangins, qui appartint à Joseph Bonaparte et où séjourna le prince Jérôme Napoléon.
71. Le tour du lac avec Alphonse Guillot. 2/7.
A l'approche de Genève, la côte se couvre de villas ; après le parc des Eaux-Vives, on franchit les passes du port de Genève, dominé par le phare. On remarque plusieurs roches émergeant de l'eau, blocs erratiques dont le plus important porte le nom de Pierre à Niton. Le lac Léman se termine au pont du mont Blanc derrière lequel est l'île de Jean-Jacques Rousseau. Dans le fond se détachent les coupoles dorées de l'église russe, la flèche et les vieilles tours de la cathédrale de Saint-Pierre, construite sur l'emplacement d'un temple à Apollon.
Genève fut fondée il y a 2.500 ans, et soumise pendant cinq siècles aux Romains.
Franchissant à nouveau la passe des jetées, on longe le quai Président Wilson, où apparaît le Kursaal, le Parc Mon Repos, le palais de la Société des Nations, le bâtiment du B. I. T., le Parc Ariana et son musée : la villa Rotschild.
70. Le tour du lac avec Alphonse Guillot. 1/7.
On a relevé de nombreuses traces de cités lacustres sur les rives du Léman, on estime qu'aux temps préhistoriques, il existait quatorze stations lacustres entre Evian et Hermance.
69. Maurice Denuzière : "A Lausanne".
La Veveysane appréciait surtout de vivre un temps dans une vraie ville qui comptait, d'après un recensement récent, douze mille six cent vingt-neuf habitants, de nombreuses boutiques, des artisans habiles, des peintres, des orfèvres, des libraires-éditeurs et où l'on croisait de plus en plus de touristes étrangers, les excursions autour du lac et en montagne devenant à la mode. Seules les menaces que faisaient courir à la paix civile les menées des fédéralistes, qui réclamaient une plus grande autonomie des cantons, et les réactions vigoureuses des conservateurs, qui exigeaient le respect des droits féodaux, décourageaient parfois les visiteurs de séjourner à Lausanne, chef-lieu du canton du Léman.
Si, de la terrasse de la cathédrale Notre-Dame, devenue temple protestant où elle n'entrait jamais, Charlotte apercevait, par-delà les toits, le clocher de l'église Saint-François transformée en manège, le donjon, dernier vestige du château d'Ouchy, le lac et, au loin, les cimes savoyardes, elle ne voyait ni vignes ni champs, ni troupeaux meuglants ni paysans en sabots, bêche ou râteau à l'épaule. Ici, la nature devenait jardin discipliné, loin des espaces voués aux cultures vivrières. La verdure, les arbres, les buissons n'étaient qu'ornements agencés, la pomme de terre ne disputait point la place aux fleurs.
Charlotte voyait dans ce désistement, dans ce superbe gaspillage de terre cultivable, une superfluité, un luxe qui n'appartenait qu'à cette ville des collines où l'on ne faisait que monter et descendre. Elle aimait, par la rue de Bourg et la rue du Pont, se rendre dans le quartier de la Palud. Devant le vieil hôtel de ville, centre de la vie civique depuis le XVIIC siècle, autour de la grande fontaine surmontée d'une statue de la Justice brandissant son glaive, elle surprenait parfois les mots crus que se lançaient les lavandières et les porteurs d'eau. Les jours de marché, elle admirait l'abondance des étals, la façon dont les maraîchers présentaient, en pyramides, fruits et légumes, les meules de fromage de la Gruyère et du Jura, les molettes de beurre, fraîchement extraites des moules avec, en ronde-bosse, des vaches aux pis énormes qui attestaient la générosité des laitières et l'excellence du produit.
Autour de l'église Saint-François, ou dans le quartier Saint-Laurent, Charlotte se frottait au petit monde industrieux des artisans, des boutiquiers, des employés du commerce, de la banque et des demoiselles de magasin. On pouvait confondre ces travailleurs au pas assuré avec des bourgeois, tant les hommes soignaient leur tenue et les femmes leur toilette. Les indiennes de la fabrique Pertuson ou les fins lainages de la filature de Judith Marcel, qui fournissait les grandes maisons de Zurich et de Berne, méritaient attention, comme les belles peaux que les tanneurs livraient aux chausseurs.
in "Helvétie". Maurice Denuzière, page 288 et 289.
68. Maurice Denuzière : "A Vevey".
Dans cette cité paisible et prospère, Axel trouvait encore à s'instruire de façon plaisante, en passant des heures au musée ornithologique fondé par le pasteur Daniel-Alexandre Chavannes, secrétaire du Grand Conseil cantonal, professeur de zoologie à l'Académie de Lausanne, ou au nouveau musée d'Histoire naturelle ouvert par le docteur Louis Levade, naturaliste, historien et numismate. Il lui arrivait aussi d'aller chez Doret voir scier les marbres importés d'Italie ou de rendre visite au paysagiste Alexandre Calame, dont il admirait la maîtrise. Il ne se risquait pas, en revanche, chez un autre peintre de grand talent, François-Aimé-Louis Dumoulin, qui, en 1805, avait illustré de cent cinquante gravures le Robinson Crusoé de Daniel Defoe. M. Dumoulin était fort en colère contre le Conseil des douze de Vevey. Les édiles venaient
en effet de renoncer à la création d'une école de dessin, qu'aurait dû diriger l'artiste, sous prétexte que les fonds municipaux seraient mieux employés à la démolition des portes et remparts qui bridaient le développement de la ville!
En utilisant ainsi le peu de loisirs que lui laissaient ses études, Axel ne faisait encore que suivre les consignes de son maître : « Regarde un moment chaque jour une belle chose, peinture, gravure, médaille, et un paysage », recommandait Chantenoz. Le paysage, comme tous les Veveysans, le garçon le possédait en permanence. De la terrasse de Rive-Reine, quand il levait les yeux du livre qu'il étudiait, il laissait errer son regard sur un décor dont il goûtait mieux, à l'approche de l'adolescence et d'une maturité précoce, toute la beauté. L'automne était sa saison préférée. A l'heure où le soleil déclinait du côté de Genève, après avoir doré les vignes toute la journée, les montagnes de Savoie devenaient une seule falaise mauve. Réduites fallacieusement à deux dimensions, leurs silhouettes, soudées et plaquées sur le ciel encore clair, ressemblaient à une découpure de carton à la Huber. Axel y voyait l'épine dorsale crénelée d'un monstre allongé sur l'autre rive du lac, toile de fond du théâtre lémanique.
67. Maurice Denuzière : "Le temps des vendages".
Le dernier jour du mois, Axel devait s'en souvenir longtemps, alors qu'un soleil timide mais obstiné régnait depuis le matin, à trois heures de l'après-midi, le ciel s'obscurcit si soudainement que Chantenoz dut allumer les lampes à huile de la salle d'étude. Quelques minutes plus tard, un orage d'une extrême violence éclata sur le lac. La foudre tirait ses traits bleutés sur les montagnes de Savoie, qui émergeaient de l'ombre le temps d'un clin d'œil; la grêle mitraillait rageusement la toiture sur les têtes d'Axel et de Martin.