11.01.2008

299. Le Léman, un sublime ressassement.

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4. Mais son silence n'est que relatif, à l'image d'une respiration tranquille, profonde, consciente du sentiment du temps aboli, sans que l'on ait l'impression du passé ou du futur, un silence chargé d'intentions, de tumultes cachés ou de méditation, à la fois fait de détente et de tension, d'apaisement et de pulsion, d'absence et de puissance.
Et c'est bien ce que l'on perçoit du lac nocturne, un lac de sommeil empli de rêves, un univers fermé, jalousement étreint et défendu mais superbement présent dans sa phosphorescence, comme apprivoisé par les constellations rapprochées de ses rives "alors que les oiseaux blancs ont refermé leurs ailes" dans l'engloutissement de l'ombre. Le mouvement, vers l'aube, laissera longtemps persister des coins d'ombre, des traînées d'une aérienne rosée, d'infinis reflets captés par le miroir liquide distordu […] .