11.01.2008

295. Le Léman, voie de communication. 4.

------------------------------------4. Le Léman, du début du XIXe siècle, n'a que fort peu de ports dignes de ce nom. Seule Genève a des installations spécialisées en fonction des marchandises, et Morges a un port bien protégé. Les barques à voiles latines qui sillonnaient le lac venaient donc essentiellement de ces deux villes. Chaque port protégeait ses bateliers en obligeant les barques d'un autre port d'attache, qui venaient de décharger leurs marchandises, der repartir à vide. Même le trafic local était limité. A ce sujet, voilà comment un contemporain jugeait cette réalité : «Le commerce des marchandises qui se fait chez nous par eau consiste en marchandises étrangères et en marchandises du pays. Les premières, quand elles viennent de France, sont embarquées à Morges, à Nyon ou à Genève; celles d'Allemagne, à Ouchy, celles d'Italie, à Vevey. Les marchandises du pays sont vins, fromages, pierres à bâtir de Meillerie, marbre de Roche, tuiles et briques, bois de chauffage et de charpente, foin, fumier, fruits, bestiaux, beurre, paille, grains. Cette navigation est susceptible de progrès et d'augmentation, surtout quand on aura supprimé les statuts gothiques de certains ports qui jusqu'à présent ne permettaient pas à une barque de Genève, arrivée avec son chargement à Vevey, d'y prendre en retour d'autres marchandises pour Genève. Ce privilège est si destructeur de la liberté de commerce, qu'on ne comprend pas qu'il ait subsisté si longtemps." Le "Doyen Bridel" in "Le Conservateur suisse", 1814.