11.01.2008

294. Le Léman, voie de communication. 3.


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3. Le XVIIIe siècle ne fut pas différent et, à la fin du siècle, la chute de l'Ancien Régime, la Révolution française et les guerres de l'Empire firent disparaître définitivement ce commerce du bassin lémanique. De plus, une autre révolution se jouait en Europe au début du XIXe siècle, à laquelle la Suisse ne participait pas, du moins pas encore: la révolution industrielle. Par contre le trafic local de produits régionaux était important. Il s'agissait de blé vaudois et de fromages de Fribourg ou du Pays-d'Enhaut pour Genève et Lyon, du sel de la Méditerranée au retour, mais avant tout du bois du Valais et du Jura qui encombrait les ports de Nyon, Morges et de la Fusterie à Genève, bois de construction, mais aussi de chauffage utilisé par de nombreuses manufactures artisanales: tuileries, verreries, ou forges par exemple. Ce trafic local sur le Léman était, dès le XIIIe siècle, loin d'être négligeable, il suffisait à faire vivre bon nombre de bateliers, appelés aussi navatiers, et fit de leur corporation une organisation puissante. Il faut dire que la voie lacustre s'imposait pour toutes les marchandises pondéreuses, car la route entre Evian et Saint-Gingolph était en très mauvais état, puisque parfois même les mules devaient être déchargées pour pouvoir continuer leur chemin; la route sous le Dézaley n'était guère meilleure. Cette situation s'améliora quelque peu dès le XVIIIe siècle. Le "Doyen Bridel" in "Le Conservateur suisse", 1814.