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Juste Olivier est un écrivain, poète, romancier et érudit suisse, ami de Sainte-Beuve. Il est surtout connu pour ses descriptions minutieuses de la paysannerie vaudoise, et plus particulièrement de la région nyonaise. Avec son frère Urbain, il écrivit de nombreux romans situés au cœur de la vie rurale de son temps. (in Wikipédia)
---------------------------------Comme un tissu léger, le Léman est étendu dans la plaine, roulant au pied des monts son azur, où le vent du midi brode de petites lames d’argent. Rafraîchie par la neige qu’elle a traversée, cette pure haleine badine dans la lumière et la chaleur du jour. Les Alpes croisent avec grâce et fierté deux de leurs bras autour du roi des lacs confié à leur garde. Elles s’inclinent devant lui, tantôt gravement, tantôt avec un sourire, mais toujours avec amour. A l’orient, immobiles de toute leur hauteur, elles fuient au couchant dans des poses variées, par une dégradation harmonieuse. Elles se rencontrent dans une ligne correcte et suave, et finissent en s’abaissant, mais sans se perdre tout à fait dans un lointain vague et profond. [...]
De son côté, le plateau, ceint de l’écharpe bleue du Jura, apporte joyeusement ses prés, ses champs, ses vignes, ses cités, ses vergers et ses villages. Là, il descend au large sur une pente insensible, tandis que par ses golfes nombreux, le lac remonte pacifiquement contre lui. Ici il se soulève et bientôt jette un rivage escarpé, mais que l’onde cisèle encore. Et voici que, par un détour capricieux, le lac se montre au fond d’un gouffre, sous l’arc étroit des rochers qui se tendent devant ses flots ; ailleurs, entre la pente aride et ses eaux foncées, il n’y a plus que l’abîme des airs sur l’abîme de sa profondeur.
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Le port de Saint-Gingolph