
M. Correvon prévoit, côté Porte d'Allinges, un monument en souvenir du passage des réfugiés et de l'accueil touchant qu'ils reçurent à Evian ; mais, dans ce cadre grandiose, pas de groupe sculpté dans le déjà vu, le banal, c'est-à-dire pas de personnages tenant des drapeaux ou des clairons, la note théâtrale de mauvais goût.
Non, entre les deux cèdres, un beau bloc de granit tiré des contreforts des Alpes chablaisiennes, la belle pierre du Pays, une disposition à la manière antique, c'est-à-dire digne et majestueuse à la fois, des inscriptions simples, le tout s'encadrant dans la verdure, donnant une note bien particulière dans le décor alpestre.
« Un jardin est une oeuvre d'art, nous dit encore M. Correvon, ce n'est pas la première saison qu'il faudra juger, attendez que les végétaux aient acquis leur complet développement, que chaque chose ait pris sa place, le temps consacre peu ce que l'on fait sans lui. » Voilà Evian paré pour la saison. ("Messager agricole", le 24 avril 1920 )