
Là encore, on repère l'aspect véridique de ces vers, dont la mélodie correspond au rythme intérieur de l'auteur. Hegel note à ce propos dans son Esthétique :
« Il est faux que la versification ne soit qu'un obstacle au libre jet de la pensée. La vrai talent, en général, dispose avec facilité des matériaux sensibles. Il s'y meut comme dans son élément propre et naturel, qui, au lieu de le gêner et de l'opprimer, l'élève au contraire et le porte. Ainsi, nous voyons, en réalité, tous les grands poètes, dans la mesure, le rythme et la rime qu'ils ont créés eux-mêmes, marcher librement et spontanément".
[…] En vérité, la personne d'Anna de Noailles est foncièrement poétique. Car c'est involontairement et naturellement que l'expérience poétique se mêle à ses expériences individuelles. Elle est imprégnée de poésie au point que toute son existence se confond avec la création artistique. Anna de Noailles crée en permanence, parce qu'elle vit poétiquement.
« Il est faux que la versification ne soit qu'un obstacle au libre jet de la pensée. La vrai talent, en général, dispose avec facilité des matériaux sensibles. Il s'y meut comme dans son élément propre et naturel, qui, au lieu de le gêner et de l'opprimer, l'élève au contraire et le porte. Ainsi, nous voyons, en réalité, tous les grands poètes, dans la mesure, le rythme et la rime qu'ils ont créés eux-mêmes, marcher librement et spontanément".
[…] En vérité, la personne d'Anna de Noailles est foncièrement poétique. Car c'est involontairement et naturellement que l'expérience poétique se mêle à ses expériences individuelles. Elle est imprégnée de poésie au point que toute son existence se confond avec la création artistique. Anna de Noailles crée en permanence, parce qu'elle vit poétiquement.
Voici les observations retenues par son fils Anne-Jules : «Jamais je ne m'apercevais que ma mère travaillait, et ceta parce qu'elle travaillait sans cesse, seule, quand on croyait qu'elle se reposait, et aussi malgré la rumeur des conversations ». Cette obsession d'une permanence lyrique dans le monde se manifeste déjà à l'âge adolescent, suivant les notes dans un de ses cahiers : « Ne plus rien écrire est une épouvante qui touche à la folie. C'est la conscience perpétuelle d'une fragilité sans secours, d'un agissement sans résultats, d'une fin sans avenir". (page 68, 69)