3.03.2007

09. Lord Byron : "Le prisonnier de Chillon".

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** The Prisoner of Chillon fut composé par Byron en 1816 après sa visite du célèbre château, lors du tour en bateau du Lac de Genève qu'il fit avec Shelley en juin 1816. Le poète fut très impressionné par l'histoire de François de Bonnivard qui, au XVIème siècle, conspira avec les patriotes genevois pour secouer le joug du Duc de Savoie et fut emprisonné par deux fois dans les cachots du Château, au dessous du niveau de l'eau. Dédaignant quelque peu l'exactitude historique, il fait de Bonnivard, qui au milieu des affres de sa captivité conserve sa souveraine liberté intérieure, un vivant symbole de la résistance à l'oppression. Le vibrant "Sonnet of Chillon" qui accompagne ce texte est un hymne admirable dans lequel Byron s'affirme comme le dénonciateur de toutes les tyrannies.
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** François Bonivard était savoisien, mais il devint bourgeois de Genève et son œuvre essentielle concerne sa ville d’adoption. Il était né à Seyssel en 1493. Issu d’une famille en vue dans le duché, il avait pour père Louis, seigneur de Lompnès dans le département actuel de l’Ain. Il avait fait ses études de grammaire à Pignerol où son oncle Jean-Amé était abbé. En 1513, on le trouve à Fribourg-en-Brisgau où il fait des études de droit, qu’il poursuit à Turin, en 1517. Vers ce temps, il se lie avec des partisans de l’indépendance genevoise. Son oncle avait renoncé en sa faveur dès 1510 au grand prieuré Saint-Victor de Genève. Il en fut dépossédé.. L’affaire contribua à envenimer ses relations avec Charles III. A Genève même, elle lui valut des tribulations. Le duc de Savoie le retint prisonnier à Chillon en 1530. Il en devint le symbole de la liberté opprimée. Les Bernois le délivrèrent quand ils occupèrent le pays de Vaud en 1536. Le chapitre quitta Genève, suivant l’exemple de l’évêque Pierre de la Baume qui avait déserté dès 1533. La Seigneurie n’était plus dans la souveraineté savoyarde : la Réforme s’imposait. Bonivard s’y était rallié, d’autant plus aisément qu’il était en rupture avec le duc . Mais ses tribulations ne cessèrent pas pour autant. Il ne parvint pas à récupérer son prieuré devenu "bien national" et ses quatre mariages suscitèrent des conflits de toute sorte. Il mourut à Genève en 1570.