4.23.2007

107. A. de Bougy : "Les eaux minérales d'Evian".

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Je suis porté à croire que les eaux d'Evian ont été appréciées et recherchées de toute antiquité, soit d’après le témoignage du nom latin d’Aquianum, soit d'après l'extrait du manuscrit de François Prévost où il est parlé de ces fort bonnes eaux, de ces douces, belles et amples fontaines sortant et ruisselant en tous les endroits, au grand contentement el soulagement de tous. A ceux qui douteraient de la réalité du nom d'Aquianum ou qui n'accepteraient cette dénomination que comme un produit de la latinité du moyen âge, nous dirons qu'ils ne peuvent nier que les eaux n'eussent déjà un certain renom en 1622. [...] L'avertissement placé en tête de l'Album du marquis de Lucinge-Féterne dit ceci : « Les eaux d'Evian réunissent tous les ans un assez grand nombre d'étrangers de distinction; leur salubrité et la beauté du pays qui les ont rendues célèbres, font de la petite ville d'Evian un lieu très-amusant pendant le temps que l’on boit ces eaux: bals, spectacles, académies de jeux, tout se réunit alors, et ces plaisirs y auraient peut-être plus de monde en sauté que les eaux de personnes incommodées » .
A cette époque, on se rendait à Evian surtout pour boire de l'eau de la source minérale ferrugineuse d'Amphyon, située à une demi-lieue de la ville, Cet endroit recevait de hauts et puissants personnages, des lords, des grands seigneurs français, la famille royale de Sardaigne, dont la duchesse du Chablais faisait partie. Aujourd'hui les eaux d'Evian sont bien plus fréquemment employées que celles d'Amphyon et de la Grande-Rive. On jouit à Evian, dit avec raison Grillet de la plus parfaite santé, à cause de la salubrité de l'air et de l'excellence des eaux qui abondent dans toutes les parties de la ville. » On sait que ces eaux sont employées avec succès dans les affections des muqueuses, des voies digestives, contre la goutte, la pierre. [...] Les précieuses propriétés des eaux minérales d'Evian furent mises en évidence par le marquis de Lessert d'Auvergne, qui, ayant par hasard bu à la source, se trouva en peu de temps guéri d'une maladie qui le tourmentait depuis quinze ans. Ainsi, on commença à s'occuper sérieusement de l'eau de Cachat nom du propriétaire d'alors. (page 13, 14)