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5. A sa mèreSplendide Hôtel, Evian-les-Bains, 22 septembre 1899.
Ma chère petite Maman,
Je tâche d'être bref pour ne pas me fatiguer ayant beaucoup à écrire. Si ma lettre t'arrive à temps dis-moi dans ta réponse ce que je dois donner au garçon qui me sert à déjeuner et à dîner, le pâle Raphaël qui sait si peu le français qui vous a servi les derniers jours, lui avez-vous donné quelque chose ? Sans vouloir le transformer en martyr je dois dire par suite de départs qu'il ressert toujours le déjeuner, pour moi seul.[…]
Mille tendres baisers
6. A sa mèreEvian, 24 septembre 1899.
Ma chère petite Maman,
« Un vent avait causé, un vent calma l'orage »,
Nuit longue, pas de fumage ce matin, pas d'oppression, enfin très bien. Je suis tout retapé. Ciel gris, temps froid. Hier soir dîner' servi avec empressement non loin de ma table. Les égards se sont expliqués quand j'ai su qu'il était donné par M. de Neuflize, président des Eaux d'Evian. Ce matin déjeuner des mêmes d'où s'est détaché pour faire la conversation avec moi M. Pierre Girod. J'ai appris par lui que Paul Baignières a de l'asthme à Asnières-sur-Oise et en est embêté. Je le punis involontairement de son ironie en ne lui indiquant pas le Philogyne qui lui ferait du bien mais me ferait du tort. M. Girod ne m'a pas dissimulé que j'avais une mine de déterré. […] Mille tendres baisers.