10.28.2008

273. Roger Martin du Gard.


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(A Lausanne, Antoine Thibault découvre la retraite de son frère Jacques)
-------------------------Tous les vieux toits de Lausanne dévalaient vers le lac en un inextricable enchevêtrement de bâts noirâtres dont la buée fondait les contours. […] Du lac, la ville étagée masquait la rive la plus proche et l'autre bord, à contre-jour, n'était qu'une falaise d'ombre derrière un voile de pluie « Ton beau lac, il écume aujourd'hui comme une mauvaise mer » constata Antoine. Jacques eut un sourire de complaisance. Il s'attardait, immobile, sans pouvoir détacher les yeux de ce rivage où il apercevait, dans un rêve des bouquets d'arbres, des villages, et les flottilles amarrées près des pontons, et les sentiers en lacets vers les auberges de la montagne. Tout un décor de vagabondage et d’aventures, qu'il fallait quitter, pour combien de temps ? ("Les Thibault", Œuvres complètes, pp. 1211)