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L'été semblait illimité et notre jeunesse errait dans un bonheur jaune et bleu. Souvent nous allions nous baigner. C'était là-bas où les peupliers reflètent dans le golfe tranquille leur immobilité pensive. Un sentier hésitait contre la rive, tantôt se perdant comme un ruisseau parmi le sable de la grève, tantôt remontant les croupes de gazon ou contournant les haies épaisses. La grève s'étendait, déserte. Nous avions tôt fait de nous déshabiller; nos corps étaient dorés et souples et nous foulions longtemps le sable doux comme un velours, avant de nous livrer d'un seul élan à l’eau tiède ("Le canot ensablé", page 18)