10.27.2008

269. Henri-Frédéric Amiel.

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Promenade. Attendrissement et admiration. C'était si beau, si caressant, si poétique, si maternel ! Je sentais que j'étais pardonné. (9 octobre 1880.)* * * * *
Causerie intime avec une vue admirable devant nous. Assis sur le gazon, les pieds appuyés contre le tronc d'un jeune noyer et devisant à cœur ouvert, nos regards erraient sur l'immensité bleue et les contours de ces riants rivages. (14 septembre 1874)* * * * *Il y a de la félicité dans celle matinée. Les effluves célestes baignent complaisamment les monts et las rivages. On se croirait dans un temple immense où toutes les beautés de la nature et tous les êtres ont leur place. Je n'ose remuer tant l'émotion m'oppresse et je crains de faire fuir le rêve, rêve où les anges passent, moment de sainte extase et d'intense adoration. (8 septembre 1869)* * * * *Il y a je ne sais quoi de paisible et de fortuné dans ces rivages, qui me salue et me caresse. La gratitude et presque l'espérance reviennent au fond de mon cœur, à un jet de pierre de l'endroit où j'ai choisi ma dernière demeure. (Clarens, 24 septembre 1873)* * * * *De joie en joie. Erré deux heures dans ce paysage incomparable, patrie des tendresses, sites favoris des belles et nobles mœurs. Partout des sentiers vagabondent sur ces croupes ombragées. On se croit sur un vaste balcon suspendu entre un cirque de montagnes vertes que noie une brume tissée de lumière et d'extase, et l'azur profond d'un lac qui semble descendu sur la terre. (11 juillet 1866)
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http://www.amiel.org/atelier/vie/notices%20biographiques/gagne01.html