1.09.2008

184. Anecdotes lémaniques

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2. Quelques photos des barques et du port sont quand même visibles chez l'ancien maire, chez les tantes Irène et Eugénie, tenancières du Café du Centre, et dans les hôtels de la Terrasse et de la Croizette, à chaque extrémité du village. Sur la jetée, le coucher du soleil est splendide. Vous portez le regard du Jura aux Rochers de Naye en trinquant le coup de blanc. Au village l'accueil est aimable et tranquille. Le chat noir dort sur la table du bistrot, le grand-père revenu de Lyon raconte ses souvenirs, Madame Eugénie a refait ses frisons. Vingt dieux ! Que l'hiver était long chez nous aussi, vous savez.
Les primevères garnissent le talus du port, les pêcheurs parent les grands filets, on va du bon côté, comme on dit en face. Meillerie est dans toute sa gloire aux petites heures. Elle s'allume dès que le soleil passe par-dessus les Alpes vaudoises. Le moment est venu de monter sur la terrasse de l'église au-dessus du village endormi. On n'entend que le bruit du ruisseau dans le canal de pierre taillée. Lorsque la porte du sanctuaire n'est pas fermée à clef, vous entrez dans l'une des plus belles églises de la côte de Savoie et vous admirez les vitraux illuminés à cette heure, puisqu'ils sont au levant.
Puis vous prenez la route des Etalins, immense carrière remise en activité il y a quelques années. Observant le paysage à trois cents mètres du Haut-Lac, vous convenez que cette région a du cachet et du caractère, surtout si vous êtes de La Côte! Mais il est temps d'appareiller et de songer aux commentaires à l'intention des amis qui ne connaissent pas l'endroit, découvert déjà par Jean-Jacques Rousseau. Vous tirez alors la conclusion, les absents seront mis en tort et les sceptiques changés en pierre.