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--------------------Extraits de l'ouvrage "Savoie", dans la collection Encyclopédies Régionales,
par Jacques Lovie, Paul Dufournet, Alain Boucharlat, Victorin Ratel, Louis Terreaux, Pierre Préau.
Editions Christine Bonneton. Le Puy 1982
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1. A propos de la littérature en Savoie.
Lamartine en subit l'influence profonde. Sans le Léman et Rousseau, Le Bourget eut-il connu la fortune ? Un siècle et demi plus tard, le lac genevois inspirait une femme de génie marqué encore par le romantisme :
"Etranger qui viendras, lorsque je serai morte,
Contempler mon lac genevois,
Laisse que ma ferveur dès à présent t'exhorte
A bien aimer ce que je vois !"
Cette femme, c'était la Comtesse Anna de Noailles. Elle était née d'un prince roumain, qui avait fait construire une maison à Amphion, entre Evian et Thonon. Anna Brancovan y passa les étés de son enfance. Le paysage lui fit ce coeur profond, si sensible, si grand, que l'Univers y fond :
"Enfance au bord d'un lac ! Angélique tendresse
D'un azur dilaté qui sourit, qui caresse,
D'un azur pastoral, d'un héroïque azur
Où l'aigle bleu tournoie, où gonfle un brugnon mûr !
L'horizon était beau comme une mélodie...
C'est là que j'ai connu les bonheurs de l'été.
Quel échange d'amour, de prouesses, de joie,
Entre les coteaux verts et les cieux de Savoie !
Harmonieux élans ! Confiante douceur !
Les alcyons légers semblaient jaillir du coeur
Pour presser le flot tiède où leur vol blanc se pose.
Oh ! mon pays divin, j'ai bu toute ta sève.
Je t'offre ce matin un brugnon rose et pur,
Une abeille assoupie au bord d'un lis d'azur,
Le songe universel que ma main tient et palpe,
Et mon coeur, odorant comme le miel des Alpes."
par Jacques Lovie, Paul Dufournet, Alain Boucharlat, Victorin Ratel, Louis Terreaux, Pierre Préau.
Editions Christine Bonneton. Le Puy 1982
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1. A propos de la littérature en Savoie.
Lamartine en subit l'influence profonde. Sans le Léman et Rousseau, Le Bourget eut-il connu la fortune ? Un siècle et demi plus tard, le lac genevois inspirait une femme de génie marqué encore par le romantisme :
"Etranger qui viendras, lorsque je serai morte,
Contempler mon lac genevois,
Laisse que ma ferveur dès à présent t'exhorte
A bien aimer ce que je vois !"
Cette femme, c'était la Comtesse Anna de Noailles. Elle était née d'un prince roumain, qui avait fait construire une maison à Amphion, entre Evian et Thonon. Anna Brancovan y passa les étés de son enfance. Le paysage lui fit ce coeur profond, si sensible, si grand, que l'Univers y fond :
"Enfance au bord d'un lac ! Angélique tendresse
D'un azur dilaté qui sourit, qui caresse,
D'un azur pastoral, d'un héroïque azur
Où l'aigle bleu tournoie, où gonfle un brugnon mûr !
L'horizon était beau comme une mélodie...
C'est là que j'ai connu les bonheurs de l'été.
Quel échange d'amour, de prouesses, de joie,
Entre les coteaux verts et les cieux de Savoie !
Harmonieux élans ! Confiante douceur !
Les alcyons légers semblaient jaillir du coeur
Pour presser le flot tiède où leur vol blanc se pose.
Oh ! mon pays divin, j'ai bu toute ta sève.
Je t'offre ce matin un brugnon rose et pur,
Une abeille assoupie au bord d'un lis d'azur,
Le songe universel que ma main tient et palpe,
Et mon coeur, odorant comme le miel des Alpes."